Léda, suivi de L’Autre En Soi, suivi de Les Dimensions du Jour
Si je savais dire . . et puisque les mots nous trahissent
I
Des géants pour la grandeur de cette tâche
Décrochant du fond des cieux infinis
Les dictionnaires de plusieurs âges.
Si grande la volonté de dire
Si petite la profondeur des signes
La taille de la pensée
Si contrainte.
L’essayer, tenter
Chercher jusqu’aux racines de ces songes
Dire que les mots existent
Dire que l’intensité de cet effort
Est dans sa juste mesure
Son infortune.
de Léda Page 8
Sur les territoires du cygne
III
Dans les fissures du jour s’engage
le soir : lumières agonisantes dans les derniers
espaces du ciel.
Le talus dépassant
le lit devenu brun des flux de la rivière
Des bruits d’eau courent dans les silences.
Au-delà des buissons, des enchevêtrements
d’arbustes
Les ombres rousses dorent les feuilles du tremble.
Des trouées ici et là dans la pénombre
L’une d’entre elles s’ouvre sur une île
Entre les jambes de l’ile reposent les cygnes.
de Léda Page 72
La transmission des sentiments
IX
Ce soir est déjà un autre voyage
Le long des rivières comme nous l’avons pensé
Nos sentiments sont transmis
Et se mêlent.
La surface nous imprime et ses remous nous portent,
Ses profondeurs nous scellent.
de L’Autre En Soi Page 122
Je la retrouve toujours
Je regarde ses mains et ce qu’elles ont de mémoire
des nuits
Des soupirs qu’elles ont caressés
J’écoute sa voix et les hésitations de son discours
Où rien n’est engagé sans l’assurance d’une
approbation
Sans la bénédiction de ses propres dieux.
Universelle sous ses différentes facettes,
Elle possède le miroir intérieur où se reflète
la trajectoire des signes.
Aux échos du sonar des âges
Répondent les sourdes formes de ses appels,
Les sons inaudibles que mon âme repère.
Elle est là, elle se défait de ses univers,
S’ouvre au chant qui s’annonce
Et son sourire est premier :
Il est la vision qu’elle a de ce qui vient
De sa prise comme de sa surprise.
de Les Dimensions du Jour Pages 184 – 185