Héra, suivi de Temps Relatif, suivi de Bande Passante

(Car) vous êtes là

Ne me demandez pas la lumière

Puisque la lune s’est installée dans votre lit

Sur un long silence médité.

Demain,

Lorsque le jour viendra,

Vous me ferez rire de votre visage blanc, et défait,

Evanescente au loin, déjà substituée.

Alors nous, les navigateurs,

Nous qui connaissons les caps, les disparitions,

Sachons taire notre tristesse,

Sachons chasser nos larmes océanes,

Pour rougeoyer encore.

Un court instant liés à l’horizon,

(En plein esprit

Dans le monde des origines,

Epis mûrs tendus vers le ciel)

Recevant éblouis et flexibles

Les derniers dons du soir.

Tout cela pour nous,

(Car) Vous êtes là.

(Et) Moi aussi.

de Héra Page 11

Les Traboules

Calme sombre et vorace

La traboule est un pont

En notre âme cachée

La traboule est un lieu

Et une idée

L’ouverture de ce qui compte

A ceux qui savent.

de Bande Passante Page 8

Les Pentes

Pentes

Pente douce

Pente amère – Mangue

Canutée jusqu’au trognon

Vivantes

Cohabitent

De l’Histoire

Et rien

De l’agitation

De vieilles rengaines.

Créatrices

Les pentes

Inventent

Des jeux, des images

Des rôles

De l’avenir d’artistes.

de Bande Passante Page 8

Instant suspendu

Cet instant

Un instant

L’instant qui désigne

L’intervalle qu’il représente.

Celui qui nous dit le drame

Le souffle interrompu

Le doigt pointé vers l’interrogation de tous les temps.

Deux bornes proclament l’inattendu :

L’évènement qui marque sa place à l’instant juste

Entre le moment suspendu

Et le retour au calme temps qui s’allonge.

Et que devient cette forme singulière

La particularité de son épaisseur soudaine

Après l’accent qui s’efface

Pour ne plus occuper le temps ni l’espace

Dans les trous noirs de l’univers

Que devient l’instant de vie ?

de Temps Relatif Page 4